Prisonniers politiques ou hommes politiques en prison
Ces derniers jours, suite à la Déclaration Unilatérale d’Indépendance (DUI) de la Catalogne, réalisée par l’ex-gouvernement de la région, le gouvernement central de l’Etat espagnol a lancé la procédure de l’article 155 de la Constitution espagnole de 1978, afin de dissoudre ce gouvernement régional et de convoquer des élections pour constituer un nouveau gouvernement autonome.
En même temps, les tribunaux se sont saisis du dossier et ils ont réalisé l’analyse des actions entreprises par les membres de l’ex-gouvernement catalan, concernant tant la DUI que l’abus des fonds publics et les actions de sédition et de provocation de révoltes citoyennes ayant par conséquence la mise en danger des personnes et de leur patrimoine, ainsi que du bienêtre de la communauté dans son ensemble.
Suite à ces investigations, les tribunaux – que no le gouvernement - ont décidé la mise en examen et l’emprisonnement des membres du gouvernement cessé.
Malgré les faits assez évidents, beaucoup des voix se sont levées pour demander la libération immédiate de ces personnes, mais de façon désordonnée, confondant souvent les institutions judiciaires avec le gouvernement et l’expression d’idées avec la commission de délits.
La désinformation, accélérée par les réseaux sociaux, est totale et des innocents s’insurgent contre ce qu’ils considèrent l’ignominie apparente d’un gouvernement – disent-ils – fasciste qui ne respecte pas les droits de l’homme et applique la plus dure répression contre des pauvres idéalistes qui ne font que revendiquer des idées de liberté et de paix lorsqu’ils veulent se dégager de l’oppression espagnole.
Nous pouvons écouter des arguments de tout ordre et dans le désordre. Arguments qui partent dans tous les sens, et parmi eux il y en a un qui prédomine, c’est celui d’un gouvernement central corrupte et fasciste, héritier du franquisme, qui empêche les espagnols, et surtout les catalans, de vivre en paix et en liberté pour suivre ses propres normes. Même Ségolène Royal s’y est pris dans ce piège dialectique car là où les sentiments dominent le débat, la logique, le bon sens et la correcte interprétation de la loi, ont des difficultés à se frayer un chemin qui soit visible.
C’est ainsi que je suis tombé sur le texte d’Alexander HRISTOV, qui fatigué des incohérences des politiciens et des medias qui prônent que l’Espagne enferme en prison des gens par l’expression de leurs idées, écrivait :
C’est vrai que si nous enlevons le fait que les personnes enfermées en prison ont désobéît sciemment les résolutions judiciaires, que si nous passons par haut qu’elles ont ignoré volontairement la loi et qu’elles ont lancé la moitié de la population contre l’autre moitié, tout reste dans le domaine des idées.
C’est vrai que si nous faisons omission du fait qu’elles ont donné des ordres aux forces de sécurité locales pour que celles-ci désobéissent les tribunaux, espionnent la police et les gendarmes et achètent de l’armement militaire, les mises en examen ordonnées par les tribunaux sont une fabulation de paranoïaques.
C’est vrai que si nous fermons les yeux sur le fait qu’elles ont provoqué des grèves politiques à caractère révolutionnaire et qu’elles ont dépensé de l’argent public dans des activités interdites et que cet argent a été dissimulé dans les comptes audités, c’est parce que peut être nous ne voulions pas savoir qu’elles nous ont mentit systématiquement pendant qu’elles lançaient un message de haine depuis l’école primaire jusque l’université et la société civile, et qu’elles ont, de manière claire et répétitive, manifesté leur intention de continuer à agir de la sorte contre les dictats des tribunaux et contre la Constitution qu’elles avaient jurées de respecter.
Mais c’est aussi vrai que quand le pouvoir judiciaire a commencé à exiger des responsabilités, une bonne partie de ces personnes ont pris la fuite.
Alors, c’est vrai que si nous enlevons tous ces éléments de notre analyse, peut être que ceux qui ont été incarcérés l’ont été par ses idées.
C’est, en tout cas, le discours du Ministre Belgo-Flamand JAMBON, qui ne semble pas faire la différence entre décision gouvernementale et décision judiciaire, entre l’expression d’idées et la réalisation d’actes délictueux, ce qui pourrait expliquer pourquoi selon l’Indice de Qualité Démocratique, élaboré par l’Unité d’Intelligence de The Economist – la référence mondiale à ce sujet – la Belgique occupe le rang 35 sur 167 pays, ce qui veut dire, « démocratie imparfaite », face au rang n° 17 occupé par l’Espagne, que dans le jargon de The Economist veut dire « Démocratie pleine », statu dont seulement 19 pays en bénéficient.
Ouvrons les portes à la raison, laissons entrer le « seny » à nouveau chez nous !