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Nouvelles & Publications 

Le Pérou à la Une

100 mois d’une étincelante expansion économique mais « des affaires » menaçant sa démocratie et son dynamisme.

Février 2018

L’une des économies « les mieux gérées de l’Amérique latine, un modèle de dynamisme … » Les superlatifs ne manquent pas pour décrire l’évolution de la 6ème économie latino-américaine. Bref, le Pérou affiche des fondamentaux généraux très solides et ses projections économiques sont bonnes. Ainsi en 2018, son PBI s’accroitrait de 4%, l’inflation ne devrait pas dépasser 2%, la consommation domestique s’amplifierait de 4,2%, les comptes extérieurs seraient toujours positifs, favorisés par un contexte international également propice… En outre, la dette publique resterait maitrisée autour de 25% du PIB et son déficit demeurerait raisonnable autour de -3,5% du PIB. Ces perspectives ne sont pourtant pas sans interrogations. En effet, si les inégalités sociales (malgré la régression de la pauvreté), les asymétries régionales, le poids économique de Lima, du secteur informel … demeurent des problèmes structurels récurrents ; depuis 2017, ce pays traverse une sérieuse crise due aux tensions entre l’exécutif et le congrès, amplifiée par l’affaire Odebrecht et les controverses suscitées par l’amnistie présidentielle accordée par Pedro Pablo Kuczynski (PPK) à l’ex président Alberto Fujimori.


Malgré ce climat d’incertitudes, les agences de notation … considèrent toujours le Pérou comme un pays d’investissement attractif. Quel environnement et quels atouts peut-il faire valoir pour consolider son attractivité? Quel est le niveau de risque pays? Dans quels secteurs investissent les entreprises? Quels sont ses enjeux actuels et futurs? Votre Newsletter (plus les liens annexés en ligne) tentera d’y répondre.


Un Pérou en mouvement

Depuis 2000, le Pérou émerge régionalement grâce à un développement général remarquable. La démocratisation du pays, ainsi que la stabilité politique et institutionnelle figurent parmi ses fondamentaux. Simultanément, les choix macroéconomiques et la gestion des finances publiques, soutenus par un cadre juridique et fiscal adapté, ont stimulé les investissements et les échanges. Par ailleurs, l’ouverture internationale, de nombreux accords commerciaux, la création de l’Alliance du Pacifique (avec le Chili, la Colombie et le Mexique)... ont consolidé les effets d’une économie libérale et mondialisée, menée par l’ensemble des gouvernements successifs. Dans cette dynamique, la Chine s’est désormais imposée comme le principal partenaire commercial du Pérou. Pays géographiquement diversifié, l’économie est à son image. Les montagnes andines fournissent d’abondantes ressources minières (cuivre, or, argent...), l’océan Pacifique les ressources halieutiques.


En revanche, le développement humain et économique de l’Amazonie prend du retard. L’agriculture contribue à 7% du PIB, les mines et l’industrie 33% et les services près de 60%.


PIB 2015-2018 des économies latino-américaines (estimation en milliards de dollars USA)

Risque pays des économies latino-américaines



Toutefois si le renouvellement des IDE et la diminution du risque pays consolident son attractivité, des sujets d’inquiétude pourraient fragiliser le dynamisme économique et la stabilité politique. Ainsi au-delà des problèmes structurels et de conjoncture, indiqués ci-dessus, la diversification de la production, l’amélioration du système éducatif, sanitaire, judiciaire, de lutte contre la corruption et l’évasion fiscale...enfin les carences d’une politique nationale de soutien à l’innovation et à la recherche demeurent autant de défis.


Les investisseurs s’expriment ...sur les actuels enjeux politiques, l’économie, la compétitivité ...

Dans un contexte politique tendu, opposant le Congrès - dominé par une large majorité de députés « fujimoristes » - au gouvernement, l’exécutif a remanié celui-ci début janvier et a décrété 2018 « l’année du dialogue et de la réconciliation nationale ». La visite du Pape Francisco (18-21 janvier) a été l’opportunité pour PPK de solliciter son appui.


Or pour attirer ou amplifier l’investissement, la confiance et la stabilité politique sont primordiales. Les investisseurs rappellent qu’au Pérou, 80% du total des investissements proviennent du « privé » et 20% du « public » et estiment que les obstacles actuels pour les dynamiser sont un frein dans le contexte politique interne. En outre, ils demandent des réformes pour améliorer la compétitivité des entreprises, des programmes d’innovation associant l’Etat, les universités, les entreprises, de favoriser un meilleur dialogue politique ...



«Pour continuer d’investir en confiance, nous avons besoin d’une politique stable écartant les incertitudes politiques et favorisant l’économie /…/ Pour réduire encore la pauvreté il faut une croissance de 4% /…/ Que l’exécutif et le législatif s’entendent car c’est l’intérêt de tous »

« Le tout récent gouvernement de réconciliation a notre appui /.../ Il saura assurer la stabilité politique dont le pays a besoin /…/ 82% des entreprises exportatrices considèrent 2018 comme une très bonne année pour le secteur et nos activités une source significative de création d’emplois »

« Les secteurs public et privé ont l’obligation de marcher la main dans la main /…/ La priorité est la reconstruction des régions dévastées (el Niño) en mars 2017/…/ Le gouvernement doit dialoguer mieux avec les partis politiques /…/ Les cours mondiaux sont prometteurs »

Des mégaprojets en cours ou en préparation :

  • Ligne 2 du métro de Lima : la programmation budgétaire est de 1,2 milliard de dollars USA

  • Agrandissement de l’aéroport Jorge Chavez : budget de 1,3 milliard de dollars USA en 5 ans

  • Les jeux Panaméricains : l’engagement budgétaire jusqu’en 2019 est de 900 millions de dollars USA

  • Reconstruction des zones affectées par el Niño: le budget 2017-2021 est de 7,4 milliards de dollars USA


Zoom sur le Pérou, l’UE et la France des entreprises

Danslacontinuitédel’accorddelibre-échangeUE-Pérou(2013),l'UEestle3ème partenaire du Pérou qui lui achète du matériel électrique, informatique, machines, équipements de transport, parfums, cosmétiques ... et lui vend, des produits miniers et agro-alimentaires. L’Allemagne, l’Espagne et l’Italie représentent 60% du total des échanges contre 6% pour la France et la Belgique.


Quant aux échanges commerciaux franco-péruviens - 762 millions d’€ en 2016 soit 0,1% du commerce, extérieur français- ils ont une marge importante de progrès. Le Pérou n ́est ainsi que son 80ème client et son 65ème fournisseur; la France étant le 15ème investisseur étranger au Pérou et le 5ème de l’UE.


4000 français résident au Pérou, 84 filiales françaises sont implantées et emploient 15 000 personnes. Des entreprises du CAC 40 sont présentes dont EDF, LEGRAND, TOTAL... (énergie), PERNOD RICARD, LACTALIS... (agroalimentaire), SAINT GOBAIN, BOUYGUES... (BTP) ALCATEL, JC DECAUX... (communication), ALSTOM, GEODIS, AIR FRANCE ... (transport), ACCOR, SODEXO... (services), BNP PARIBAS, COFACE/BPI, NATIXIS ... (finances) etc. Par ailleurs, des PME françaises investissent de plus en plus dans la restauration (CAFE FRANCAIS, LE PETIT BRETON, Les GOURMANDS, CAUDALIA WINE...), la construction (ECO WEEK ARCHITECTES..) ou dans le contrôle de la qualité (YAKUTEC AGUA) etc. CCIPF.


Des Amériques latines Cette dynamique est certainement à conforter; dans ce sens, l’exemple du partenariat franco-péruvien avec le rachat par VINCI de la concession d’une autoroute urbaine à Lima, représentant le plus grand investissement français jamais effectué au Pérou, (Environ 1,5 milliard d’€) serait à renouveler.


En 3 ans l’AFD a déjà engagé 170 millions d’euros de prêts dont l’un de 120 millions en faveur de la banque du logement social « Mi Vivienda », et un autre de 50 millions pour l’agriculture durable au sein « Agro Banco ». D’autres cofinancements ont déjà été approuvés et sont en vue (ligne 2 du métro, traitement des eaux à Lima, lutte contre le changement climatique ...)

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