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L’ÉPIDÉMIE COVID-19: EFFETS SUR LA SÉCURITÉ PUBLIQUE ET L'ECONOMIE. SOLUTIONS


La situation sociale et humaine vécue dans certains pays comme l'Espagne, l'Italie ou la France, par manque de prévision et de logistique sanitaires pour faire face à l'épidémie du Coronavirus, commence à devenir insoutenable et met en danger notre état de bien-être social et économique, car l'économie - dont les activités commerciales et industrielles sont en chute libre - risque de s'effondrer. Si cela continue, en 2 mois, nous serons en faillite totale. A ce moment, la fermeture d'entreprises et le chômage seront, comme en 1929, notre pain de quotidiens.

Pouvons-nous éviter cette situation ?


Si nous faisons le bon diagnostic de la situation, OUI, c'est possible ; c'est-à-dire, si nous analysons d'abord pourquoi nous sommes arrivés à cette situation, si nous détectons les erreurs et si nous mettons les moyens nécessaires pour y arriver, nous pourrons l'éviter.


Je n'entrerai pas dans les aspects techniques ni médicaux car il y a déjà des experts qui s'en chargent mais, j'ai une perspective d'économiste qui voit comment notre économie entre dans une chute libre de laquelle il ne sera pas facile de sortir. Je crois, pourtant sincèrement, qu'avec une perspective mathématique et probabiliste, ce problème n'en serait plus un aujourd'hui. A partir de mes observations, je l’explique ci-après en six points :


(1) La plupart des personnes contagieuses ne le savaient pas au départ, elles menaient donc une vie normale, allaient au travail et entraient en relation avec d'autres personnes, de même due dans leurs moments de détente ou de voyages.


(2) Fin janvier 2020, tous les organismes publics connaissaient déjà le problème du Coronavirus et de sa rapide transmissibilité. Ils ont envoyé des avertissements aux entreprises, fédérations, organisations régionales et gouvernements.


(3) A ce moment, d'un point de vue mathématique, nous savions qu'une personne pouvait infecter 9 personnes par jour, et chacune des personnes infectées transmettrait le virus à 9 autres personnes. Pendant 9 jours, nous pouvons ainsi arriver à plus de 50.000 infectés dont beaucoup ne le sauraient pas, continuant la progression exponentielle d'infectés.

La situation que nous vivons aujourd'hui (117.000 personnes contaminées connues en Espagne et presque 11.000 décédées le 3 avril 2020; or il n’y avait pas plus de 5 décès le 3 mars, selon le gouvernement) justifie ce raisonnement quant au nombre de personnes contaminées mais pas par rapport au nombre de personnes décédées, même si l'on sait que le virus est plus agressif avec les personnes ayant dépassés les 75 ans et que tant l'Italie que l'Espagne sont les pays avec le taux le plus haut de longévité.


(4) A la mi-février, des mesures prophylactiques instaurées dans certains pays comme la restriction de la circulation, la généralisation des masques de protection et de gants, ont été importantes (malheureusement pas en Espagne, en Italie ou en France). Cependant, elles auraient dû être complétées par des mesures pédagogiques et d'information, plus la création d'applications informatiques d'information/gestion par voie des smartphones, et une plateforme publique de réception et gestion des données, afin de déterminer les focus d'infection les plus importants, et de pouvoir mener une politique d'action médicale et prophylactique in situ.


Comment ?


(5) Grâce à la géolocalisation, et à une application avec un questionnaire de symptôme, associées à l'information statistique des contacts, nous serait indiquer le besoin de fourniture de matériel sanitaire nécessaire ainsi que le besoin de traitement systématique précoce, comme par exemple : l'hydroxychloroquine, appliquée de manière généralisée par le professeur Raoult dans les hôpitaux de Marseille, avec grand succès, sans préjuger d'autres médicaments qui puissent réduire la charge virale à temps. Cette stratégie réduirait d'un coup la contagion généralisée et l'entrée des personnes dans l'USI (Unité de Soins Intensifs) des hôpitaux. Elle réussirait donc à réduire le nombre de personnes décédées et à faire comprendre aux autorités qu'il n'était pas nécessaire de paralyser l'économie.


(6) Malheureusement, autant en Espagne qu'en Italie ou en France:


*nous n'avons pas fait les contrôles à temps,

*nous n'avons pas créé une plateforme de géolocalisation et de transmission des données des contaminés potentiels,

*nous n'avons pas préparé les hôpitaux à temps,

*nous n'avons pas fait les commandes de matériel sanitaire à temps,

*nous n'avons pas commandé les tests nécessaires et

*nous n'avons pas soutenu les scientifiques qui proposaient des solutions probables, dont la plupart se trouvent en Europe.


Ce que je viens de dire, ce n'est pas une opinion, pour le démontrer, je me permet de vous présenter un simple exemple de réactions gouvernementales différentes avec des résultats différents:


Puisque le texte suivant est écrit en espagnol, je spécifie que le mot "fallecidos" est égal à décédés* voir tableau dans le lien :



Comme nous pouvons aujourd'hui le constater, le résultat de cette gestion calamiteuse est le blocage de notre économie et environ 30.000 décédés, seulement entre la France, l'Italie et l'Espagne, des personnes qui auraient dû être encore parmi nous.


Ce n'est pas une spéculation, c'est mon analyse d'individu préoccupé, pas d'un spécialiste, mais toutes les informations que j’évoque sont disponibles dans la presse quotidienne et n'importe quel gouvernement responsable aurait dû en faire l'analyse et ainsi éviter tant de morts et la paralysie de notre système économique.


Pour revenir à la question de départ: qu'est-ce que nous pouvons faire ?


Je ne pourrais pas répondre pour nos gouvernants, mais dans la limite de mes compétences dans le monde de l'entreprise, je crois qu'il faut faire face, et de manière urgente, aux problèmes économiques posés par le confinement dû à la pandémie du Coronavirus, pandémie qui a déjà tué plus de 10.000 personnes rien qu’en Espagne et qui risque de tuer aussi nos économies.


Concernant le problème de la géolocalisation et du manque de tests, une de nos entreprises associées nous a transmis des informations sur une application facile à gérer et qui permettrait, avec un pourcentage de fiabilité élevé, de compenser l'insuffisance de tests individuels pour diagnostiquer si oui ou non, les symptômes que nous avons, correspondent au Coronavirus.


Ce système permet d’obtenir des informations quotidiennes des usagers, à partir d’un petit questionnaire informatique. Le traitement des réponses, permet aussi de déduire si les symptômes correspondent au COVID-19 ou non. À travers une plateforme et grâce à un code visuel QR de lecture et d’interprétation des informations, tant les individus que les Autorités peuvent savoir, en temps réel, si une personne est infectée ou risque de l'être, et où elle se trouve, et donc prendre les dispositions nécessaires pour imposer un confinement ou un traitement d'urgence, ainsi que l'acheminement de matériel sanitaire nécessaire aux hôpitaux et cliniques proches, mais aussi de préparer l'asepsie des zones et circuits empruntés par les personnes contaminées. Grâce à ce système, les autorités pourraient contrôler les focus d'infection, réduire le nombre de décédés et ne pas paralyser l'activité économique.


Toutes les entreprises spécialisées dans ce type d'application informatique, s'engagent actuellement à ce que tout soit opérationnel et adapté aux programmes de chaque pays car, il faut insister sur ce point, le bon fonctionnement de cette application représente une épargne importante par rapport au coût des tests individuels et par rapport à sa gestion. Epargne de coûts en argent, en temps et en vies.


Si vous considérez que ce type d'application présente un intérêt pour les besoins de nos pays, je vous prie de faire circuler cet article d'information à toute organisation ou personne intéressée, car ce que vivent les espagnols et les italiens aujourd'hui, peut se généraliser en France demain.


A titre de rappel: En Espagne, en un seul mois: mars, qui porte le nom du Dieu romain de la guerre et dont les "ides" annonçaient la mort de César, la gestion improvisée du gouvernement a généré: 1 million de nouveaux chômeurs, la chute de 10% du PIB, la fermeture de nombreuses entreprises et la perte de toute crédibilité gouvernementale. Mais aussi presque 11.000 décédés et plus de 117.000 personnes contaminées.


Le constat d'aujourd'hui est terrifiant, aurons-nous l'intelligence de préparer le post coronavirus?


Avec la chute substantielle de l'activité économique et donc de notre PIB, pendant les mois d'avril, mai et juin, il deviendra nécessaire d'appliquer une politique urgente d'accès au financement des PME et des particuliers pour éviter que le comateux réseau de petites et moyennes entreprises finisse ses jours dans le cimetière des faillites et sature collatéralement les bureaux de Pôle Emploi, dessinant dans les quartiers de nos villes de nombreuses scènes de dépression et désespoir, comme celles déjà oubliées du Krach de 1929.


Le problème du financement de l'activité économique après le confinement


Le financement de l'économie devient une affaire d'urgence nationale et européenne, cependant les euros ne tombent pas du ciel et avec la chute des entrées fiscales, provoquée par la paralyse "décrétée" de la demande, les réserves financières de l'Etat sont en train de disparaître. Une conséquence de ce nouveau paramètre dans notre politique budgétaire est le fait que le gouvernement se verra obligé au non-respect des normes budgétaires, augmentant les émissions de Dette Publique et réduisant la masse monétaire disponible pour l'offre de crédit des banques.


Quelles sont les raisons?


Depuis les crises monétaires des années 90, les autorités financières européennes, ont déterminé que pour garantir la stabilité du système financier et surtout des banques, il fallait augmenter les ratios de solvabilité, de liquidité et de fonds propres (aujourd'hui entre 12% et 14%) des actifs totaux, le reste des actifs étant, fondamentalement, l'épargne déposée sur les comptes bancaires des citoyens. Cette norme spécifiait aussi que les prêts aux PME pour l'investissement devaient se faire seulement avec des fonds propres, et ceux aux particuliers et foyers, dépendant du motif, avec un pourcentage différent de fonds propres (logement:12%; voiture, machine à laver et autres produis similaires: 8% de fonds propres et autres investissements courants: 2%). En revanche, l'Etat peut se fournir de crédit auprès du système bancaire, par l'émission de bons de dette publique, n’utilisant que l'épargne des citoyens, sans faire appel aux fonds propres des banques.


Logiquement, quand l'Etat demande beaucoup d'argent, c'est-à-dire, s'endette beaucoup, il réduit la masse monétaire du système financier et enlève de la capacité de crédit pour les foyers et les particuliers, et donc diminue la demande de biens, mettant en difficulté les entreprises, les postes de travail qui y sont attachés et l'économie dans son ensemble.


En outre, dans un pays comme la France ou l'Espagne où le tourisme représente entre 10 et 12% du PIB, quand l'Etat met la main à la caisse, il y a moins d'argent dans les banques et les compensations interbancaires [Pour l'expliquer simplement: quand un allemand en vacances, retire de l'argent dans un guichet de la BNP à Paris, ce sont des stocks d'argent français qu'il obtient. La BNP fera une compensation avec la banque du touriste allemand dans 15 jours ou un mois, mais, entre temps, l'argent devient rare dans les guichets bancaires français] si nombreuses dans les périodes estivales sont gravement affectées car les banques nationales ne disposant pas de liquidité suffisante pour satisfaire les besoins de 130 millions de personnes lorsque plus de 60 millions de touristes étrangers retirent de l'argent des guichets bancaires en France en même temps que les nationaux, cela provoquera un collapsus total dans le secteur de l'hôtellerie et la restauration, habitués à travailler avec de la monnaie et dont plusieurs millions de personnes dépendent.


Les options de politique économique sont limitées mais elles existent.


Dans ces circonstances, vis à vis de l'extérieur, nous restent les aides conjoncturelles de l'Union Européenne et les émissions de liquidité monétaire de la BCE, quoi que limitées par la propre situation de l'Union Européenne, elle aussi secouée par le coronavirus, et cela veut dire que nous devons concentrer les efforts dans la génération de flux monétaires internes, afin de compléter les aides de l'U.E. et la BCE…


Mais comment?


La plupart des économistes sont d'accord pour appliquer une réduction draconienne de toutes les dépenses non essentielles de l'Etat, incluant celles à caractère politique, ainsi que celles de l'Administration centrale et régionale, mais aussi les dépenses prévues dans le budget pour le changement climatique, ainsi que certaines subventions octroyées à des associations financées avec de l'argent public au-delà de 30% de leurs budgets.


Seulement de ce coté là, l'Etat pourrait créer une bourse de liquidité supérieur à 250 milliards d'euros, mais ça ne serait pas encore suffisant, il faudrait accompagner cet ensemble de mesures d'une réduction des quotas des crédits en cours, allongeant les périodes de remboursement avec un moratoire pendant les 6 prochains mois, et réduisant la charge des impôts tant pour les entreprises que pour les citoyens particuliers.


Dans le même sens il serait souhaitable qu'une partie des fonds de pensions et retraites, comme des polices d'assurance vie, puissent être rappelés par les foyers épargnants dans le besoin, sans pénalisation fiscale (environ 300 milliards d'euros, gérés actuellement par la City de Londres et qui devraient peut-être pouvoir revenir sur notre territoire).


Cet ensemble de propositions, pourrait générer environ 1/4 (25%) du PIB français en liquidité et disponibilité de crédit aux PME et particuliers, évitant la faillite du système et tout ce qui va avec, bien que certains aspects techniques pourraient freiner nos gouvernants ; notamment la réduction de ratios de fonds propres, solvabilité et liquidité des banques (entre 12% et 14% actuellement), immobilisés pour garantir la solvabilité des entités de crédit et prévenir l'effet domino des faillites en cas d'augmentation de la morosité dans les paiements. Cependant, ces 12 à 14% d'argent bloqué pour augmenter la sécurité du système financier, réduisent beaucoup le crédit disponible et mettent en danger le système économique dans son ensemble quand le manque de liquidité étouffe la dynamique commerciale. Il faudrait donc trouver une solution pour le libérer.


Analysant cette dernière question, nous savons et constatons qu'il est habituel que les entités bancaires mènent un strict contrôle sur les actifs à risque et sur l'indice de morosité concernant les paiements des PME, afin d'appliquer des correcteurs automatiques lors du dépassement d'un certain seuil. Si à cette pratique habituelle des banques, nous ajoutons la possibilité - sous certaines conditions de contrôle des actifs à risque - pour le gouvernement français, de cautionner la moitié des fonds propres bloqués et de réduire le ratio de fonds propres de 12% à 6% par exemple, il y aurait dans le système financier français une augmentation considérable de la liquidité et du crédit disponible pour les PME et les familles, réduisant le risque de certains actifs et le risque de la garantie de l'Etat, car il y aurait une augmentation des entrées fiscales par la TVA, sans augmenter les impôts directs.


Cette dernière solution, pour sortir avec succès du labyrinthe dans lequel le coronavirus nous a fait entrer, permettrait une rapide récupération économique et donnerait une plus grande stabilité à notre démocratie face aux voix qui annoncent la chute de notre système social. Ferons-nous le nécessaire?


Si vous le souhaitez, cet article est aussi publié en espagnol dans le journal "La Tribuna del País Vasco":



J. Francisco R. QUEIRUGA

Économiste

Président de la Chambre de Commerce Latino-Américaine

Administrateur du Comité Mondial pour les Apprentissages


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